mercredi 30 mars 2016

SCC10/22 - Voici venu le temps des changeurs de monde et des passeurs d'idées nouvelles



Et les « intellectuels », me direz-vous ? 
Où sont-ils passés, ces zozos ? Que font-ils, ces olibrius ? Que disent-ils, ces fouteurs ? Dans quel camp se situent-ils ? Comment se positionnent-ils, tous ces Van Bilsen et ces Diderot "à la mords-moi le noeud" ?
- Allo coucou, petite chérie ! Hola caracola ! Je suis ton mari préféré ! Likambo nini ?
- Diderot, dis-tu ?
- Et Van Bilsen aussi ! Bango nioooonso ! De belles prises, non ?
- Tika bango, ko ! Tu es injuste ! Cesse de barbouiller ce pauvre Diderot de poto-poto, Douchka ! Pourquoi ye ? Nalobi na yo : You're messing the wrong bastard ! Ce sont ses femmes que tu jalouses : Anne-Antoinette Champion et toutes ses suivantes ? Quant à ce pauvre Jef Van Bilsen, docteur en droit et professeur d'université, c'était un catholique pratiquant, non ? Sa bonne foi ne peut pas être mise en cause, non ?
- Ozokosa ? Tu te fous de ma gueule, petite chérie ?
- Evidemment ! Et il y a de quoi !... mais fais quand même gaffe, Douchka, les dix-huitiémistes distingués vont te tomber dessus, te faire la peau et je vais me retrouver veuve ! Ils te flingueront au carreau d'arbalète et tu l'auras bien mérité ! Les "experts en sciences coloniales" de l'Institut Royal Colonial Belge (rebaptisé Académie des Sciences d'Outre-Mer !), du Musée de Tervuren et de l'Université de Louvain pousseront des cris d'orfraies et l'extrême-droite léopoldienne te fera buter comme ils ont fait liquider Julien Lahaut !
- Mafou ! Nazobanga bango te ! Et d'ailleurs, à propos de ton "professeur" Jef Van Bilsen, je me demande combien de jeunes Luabongais auraient été diplômés de l'enseignement supérieur (comme Paul Panda Farnana M'fumu l'a été en 1907) si son "Plan de Trente ans" avait été publié et mis en oeuvre en 1885 ? Ou en 1900 ? Ou même en 1908 ou en 1918 ? Et combien de dizaines ou de centaines de milliers l'auraient été en 1945, en 1955 ou même en 1960 ?

Diderot, Van Bilsen et tous consorts... Diling ! Diling !, les intellectuels "à la roule-moi les couilles dans une feuille de bananier servant à emballer la kwanga" [7], tous suspectés de propager le bacille tueur de la corruption et de la convoitise ou le virus assassin de la courtisanerie et de la servilité, toujours à la recherche de "mécènes", de "managers", de "souteneurs", d'"aumôniers" ou de "protecteurs",  accrochant leurs idées personnelles à la patère et n'exprimant plus, une fois introduits dans les salons du pouvoir, que des opinions utiles, adaptées à leurs besoins et répondant à la demande des puissants dont ils se flattent d'être les très humbles et très zélés serviteurs (... parce qu'ils ont des enfants à nourrir, à élever ou à marier, un "deuxième bureau" à installer, une maison de maître à construire, une rente viagère à obtenir, n'importe quoi !), je m'en vais leur attacher une cloche de vache ou un grelot de lépreux autour du cou pour mettre leurs concitoyens en garde...
- Ebola aye !
et les glacer d'effroi et pourqu'ils les entendent venir de loin, ces philosophes-conseils et...
- Ebola ayeeee ! Bandoki basili te ! La peste est de retour !
qu'ils se cousent bien les lèvres avec des épines d'acacias; se bouchent hermétiquement le nez et les oreilles, se couvrent intégralement la tête et surtout les yeux et courent se mettre à l'abri.

Diderot, Voltaire, Van Bilsen, Piketty et tant d'autres philosophes-conseils ou féticheurs bien en cour, collabos ou chauves-souris (tels que Xénophon, Aristote, Nicolas Machiavel, Thomas Hobbes, Algernon Sidney, Baruch Spinola, John Locke ou Montesquieu ?) (ou les "philosophes de métier" Martin Heidegger, Giovanni Gentile et Carl Schmitt ?) (ou  le "musicologue et historien" Jacques Benoist-Méchin et le "moraliste et poète" Abel Bonnard, surnommé Gestapette ?) (ou, de nos jours et dans le microcosme franco-français, André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Michel Onfray, Raphaël Enthoven, Emmanuel Todd et autres "gourous" ou "théologiens" que les attentats terroristes et le djihad, les naufrages maritimes et les catastrophes aériennes, les tsunamis et les éruptions volcaniques, le dopage des athlètes et le "puçage" des immigrés, les guerres civiles et les désastres boursiers, l'épidémie d'Ebola et l'Euro 2016 ou le mondial 2018... excitent particulièrement et qui s'emparent de tous ces événements "porteurs", se hâtent d'écrire et de publier des bestsellers et se pavanent sur les plateaux de toutes les télévisions, dénoncent, s'enthousiasment, prophétisent ou stigmatisent ?) (ou "spécialistes autoproclamés" qui mettent complaisamment leur prétendue "expertise" au service de différents pouvoirs ou contre-pouvoirs en place ?) (ou autres "sages"qui prétendent s'exprimer au nom d'un peuple dont ils se sont appropriés la parole ?)  (tous profondément narcissiques et eurocentrés ?) qui ont toujours su où allaient leurs intérêts, pensaient toujours "dans l'air de temps" ou "dans le sens du pouvoir" et qui se sont tous, consciemment ou inconsciemment, portés au secours de systèmes sorciers en capilotade ou en perdition (les tyrannies, les monarchies absolues, l’esclavagisme, le colonialisme, le nazisme et le fascisme sous toutes ses formes, le capitalisme ou le néo-libéralisme, le souverainisme, le suprémacisme blanc, l'intégrisme chrétien, le salafisme djihadiste ou le wahhabisme fondamentaliste, le néo-seskoulisme des bourgeoisies prédatrices et prébendières, se prétendant nationalistes) auxquels ces "moralistes", hommes de lettres et  penseurs, consultants et experts de haut niveau appartenaient en profondeur, dont ils tiraient le plus grand profit et qu’ils n’envisageaient certainement pas de détruire mais dont ils tentaient plutôt d'assurer la survie moyennant quelques accommodations...
Diderot et consorts... Ding ! Zong !,que j'accuse de tous les maux, d'être porteur du bacille de Yersin et du virus d'Ebola... Dzing ! Dong ! Nzing ! Nzong ! et à qui je vais accrocher au cou les cloches de l'opprobre et du ridicule...

On a dit beaucoup de mal, en effet, de cette « engeance » : les "intellectuels", une prétendue « élite » de grosses têtes, ne sachant ni traire une vache ni l'atteler à une charrue, ni couper un régime de noix de palme, ni manier la houe, la machette, la faucille ou le marteau... une classe d'enfants gâtés, gourmands, coquets, susceptibles et capricieux... un club privé de privilégiés qui ont eu à leur disposition tous les instruments qui devaient leur permettre d'accéder à une information contradictoire, de procéder à une analyse rigoureuse des situations et des problèmes, d'avoir une connaissance exacte et critique de l’état de la société et des difficultés auxquelles le peuple se trouve confronté...
Et qui se sont dérobés...
Et qui ont préféré s'embusquer, fermer les yeux, se dégonfler...
Et qui se sont débinés...
Et qui ont refusé d’être une « avant-garde »,  d’être les porteurs d’une conscience politique, d’être les acteurs ou les moteurs d’un changement.

Au Luabongo, comme ailleurs dans le monde, beaucoup d'intellectuels ont ainsi failli.
Certains (comme le dircab Nyamwila), se sont mis directement au service du Haut-Hiérarque en place dont ils sont devenus l'âme damnée et dont ils inspirent la politique.

D'autres sont connus pour être des chèvre-choutistes, des nzing-zong, des chauves-souris, des girouettes et des traitres, des Janus à deux têtes, des enjôleurs et des artificieux ou... Comme l’ont été jadis Voltaire et Diderot !, des agents des « services » et espions à la solde de la Haute Hiérarchie le jour... et pamphlétistes la nuit (ou inversément).  
Parfois armateurs de navires négriers... et parfois défenseurs de droits humains. Conseillers spéciaux des tyrans d’un côté... et adeptes de Montesquieu et voyageurs de commerce des idées venues d’Angleterre de l’autre. De temps en temps traditionalistes... et quelquefois réformistes.Tantôt méprisants (la populace, la piétaille, les paysans, les domestiques)... tantôt amoureux (les belles lingères à séduire ou à trousser), en fonction du vent, des circonstances et du cours de la bourse…

D’autres… Et c’est encore plus lamentable !,  ont carrément choisi d’être des crapuleux et de louer leur plume à Tshaku, le menteur d'Etat ou leur expertise à Shabbo, le sorcier régalien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité (lui-même se prévalant d'un statut de "professeur des universités" ?) et/ou aux « services » d'Ysengrin (lui-même, "chef de travaux" à l'UPN ?). 
Devenus les assistants techniques et les mercenaires de la dictature, ces « intellectuels » font office de « conseillers » en tous genres. Ce sont des philosophes-conseils, des « penseurs-soldats prêts à penser aux ordres», des féticheurs de la cour, des dealers de remèdes miracles, des juristes en uniforme prêts à justifier toutes les atteintes aux droits de l’homme par des exigences de sécurité et de souveraineté nationale, des historiens-trafiquants, des économistes margoulins, des scénaristes de mauvais coups montés par les "services", des écrivains-larbins et des paroliers-perroquets rompus dans l’art de travestir la réalité, de raconter des bobards, de bonimenter et de rédiger de discours-programmes ou des discours-bilans mensongers, lénifiants et fumigènes.
Ces « intellectuels » pervers et corrompus, d’autant plus nocifs que compétents techniquement n’ont d’autre ambition que de grimper rapidement dans la hiérarchie sorcière, d’intégrer un « service d’études stratégiques », de devenir Administrateur (d'un "service"), Parsec ou Dircab de la Haute Hiérarchie ou d’un sorcier titulaire... et de finir par être cooptés au niveau d’un Conciliabule ou d’une Assemblée « élue » et d’accéder ainsi directement à la mangeoire de la chose publique, gloire à Dieu qui reconnait les siens !

Mais au Luabongo comme ailleurs dans le monde, face à ces Diderot et à ces intellectuels-larbins, collabos ou chauves-souris, se dressent d’autres personnes bien décidés à leur barrer la route : des visionnaires, des porteurs de conscience, des passeurs d'idées nouvelles, des artistes, des écrivains et des journalistes-chiens de garde des droits de l'homme et de la démocratie, des vigiles et des lanceurs d'alerte, des changeurs de monde, appartenant à cette souche universelle de résistants qui, dans tous les pays et à toutes les époques, ont fait progresser les sociétés auxquels ils appartenaient, se sont opposés à l'arbitraire, à l'absolutisme, à l'esclavagisme, au colonialisme, à la dictature militaire, à l'apartheid et à la discrimination raciale, à la phallocratie, à l'obscurantisme, à l'intégrisme et au cléricalisme, à la division de la société en classes ou en castes et, en général, à l'exploitation d'être humains par d'autres êtres humains.


De nouveaux héros font leur apparition qui encouragent leurs concitoyens à se réapproprier leur existence et à créer un autre monde, un monde différent, régi par les principes de liberté, d'égalité et de fraternite
où les esclaves ne rêvent plus de devenir marchands d'esclaves
où les serfs et les manants ne rêvent plus d'habiter des châteaux et d'épouser des princesses
où les travailleurs agricoles et coupeurs de régimes de noix de palme ne rêvent plus de devenir planteurs ou colons
où les "racisés" ne rêvent plus de devenir Blancs ou Japonais
où les creuseurs et les ouvriers ne rêvent plus de devenir un jour patrons 

En ce qui concerne le Luabongo, les héros de l'histoire à l’époque coloniale, ce ne sont pas Henry Morton Stanley, le major Edmund Musgrave Barttelot, Léopold Deux, von Kalina, Coquilhat, Costermans, Thijs, Jadot, Delcommune, le commissaire de district de l'Equateur Charles Lemaire, le lieutenant de Heusch (de la colonne Dhanis... ledit lieutenant était "connu comme le plus endiablé des casse-cou", d'après Sidney Langford Hinde dans "The Fall of the Congo Arabs") et Louis de Lannoy (vice-président du Cercle des anciens officiers des campagnes d'Afrique et administrateur de l'Association des écrivains et artistes coloniaux), le RP Tempels et Mgr de Hemptinne, l'oncle missionnaire de Lieve Joris, Kurtz ou Tintin. 
Ce sont les Luabongais qui se sont opposés à l'occupation étrangère, à l'appropriation des richesses de ce pays et à l'asservissement de ses habitants. 
Ce sont, avant tout, les résistants de la première heure. Ils se nomment Ngongo Lutete, Mwenda Mushidi (le roi des Yeke que les Occidentaux ont assassiné... et ont baptisé Msiri), Kasongo Nyembo, le kiamfu Nsimba Nkumbi... et tant d'autres. 
Ce sont les maquisards Tshokwe, Yaka, Budja...et tant d'autres. 
Ce sont les réfractaires et les révoltés. Ils se nomment Kandolo, Yambayamba, Nzansu... et tant d'autres. 
Ce sont Maria Nkoï, les prophètes de la libération (fondateurs d'églises chrétiennes non-violentes) Simon Kimbangu, Simon Mpadi... et ce sont aussi les kitawalistes du Katanga, du Kivu et de la Province orientale. 
Ce sont les Pende, coupeurs "forcés" de régimes de noix de palme, qui se sont insurgés contre les conditions de travail "esclavagistes" que leur imposaient les agents de huileries et les colons indépendants. 
Ce sont les ouvriers grévistes, mineurs du Katanga et dockers de Matadi... 
Ce sont les "politiques" qui ont conduit le pays à l'Indépendance : Daniel Kanza, Joseph Kasa-Vubu et les militants de l'Abako, Patrice-Emery Lumumba et les militant(e)s - beaucoup sont mort(e)s assassiné(e)s - du Mouvement National Congolais MNC... et tant d'autres. 
Mais ce sont également les "petits soldats", les "sans grade" : Adou Elenga qui composait et chantait "Ata ndele mokili ekobaluka" et qui a dû se réfugier de l'autre côté du fleuve, Ambroise Boimbo (ou Boïmba), qui s'emparait du sabre du roi des Noko et Paul Mbelekete (alias Mbrekete), ce "yankee" qui narguait les autorités coloniales en faisant des "phases" à vélo sur le Bd Albert 1er, devenu depuis le Bd du 30 Juin... Et ce sont enfin les "effacés de l'Histoire" (par qui, pourquoi, comment ?) tels que Paul Panda Farnana

A l'époque de Mobutu (... et même aujourd’hui, je ne citerai que les personnes que je connais personnellement, mortes ou exilées... et qui, partant, sont définitivement à l’abri des « services » dont les tueurs et tortionnaires les plus abjects ont, comme on pouvait s'y attendre, survécu à tous les régimes) ce sont les changeurs de monde comme André N'Kanza Dolumingu, un de mes anciens patrons à l'Institut National d'Etudes Politiques ! Ce sont aussi mes amis Auguste Mabika Kalanda (qui a été de tous les combats, jusqu'à la fin de sa vie), Kabombo Wadi (qui brocardait, avec humour et élégance, le "président-fondateur du roman"), Fernand Tala-Ngai (alias Nono... qui distribuait des sifflets aux participants à la Conférence Nationale Souveraine), François Kandolo (qui co-organisa la "marche des chrétiens"), T.K. Biaya (dont l'insolence et les analyses pertinentes m'ont toujours réjoui) ! 

Ce sont ces deux poètes dont j’ai partagé les obsessions légitimes et qui me tiennent particulièrement à coeur : Matala Mukadi Tshiakatumba et Muepu Muamba !
Deux poètes qui n’ont pas terminé leur carrière de dompteurs de mots et de maîtres de la parole (celle qui s’insurge, combat et transforme... et non pas celle qui flatte, quémande et est toujours prête à justifier l'innommable) à la tête d'une quelconque Union des écrivains Luabongais ou dans la peau d'un Arthur Rimbaud, cet ancien mercenaire en Indonésie  (sous les ordres d'un général van de Velde probablement) qui était devenu commerçant de traite en Abyssinie…
Muepu, lui, a dû prendre la fuite, s'exiler. Au Benin d'abord, puis en France, puis en Allemagne.
Matala Mukadi Tshiakatumba, pour sa part, a été embastillé (et, sans doute aussi, humilié, battu, torturé), relégué et systématiquement cassé par les « services » du Maréchal-Président (et il semblerait même qu'il soit mort alcoolique, dans un dénuement absolu).
Mais comme le dit Muepu Muamba, quoique fassent les sorciers, les « services » et les crapuleux, le baobab demeure, on ne peut pas l'éventrer. Ses rires continueront de fleurir et ses troncs de s'entrelacer
.

Ainsi l’ont été, à l’époque actuelle, un très vieil ami, intègre et combatif, le journaliste Mwamba Bapuwa, de même que le défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya... dont je peux citer les noms sans les mettre en danger… parce qu’ils ont déjà été assassinés !  
Tout comme l'ont été, à d'autres époques ou en d'autres lieux, les Samuel Mamarero et Hendrik Witbooi, Rosa Luxembourg, Ruben Um Nyobe (surnommé Mpodol, le porte-parole), Félix-Roland Moumié, Barthélémy Boganda, Julien Lahaut, Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, Sylvanus Olympio, Mehdi Ben Barka, Mohamed Boudiaf, Che Guevara, Chico Mendes, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yéiwéné,Thomas Sankara ou Ken Saro-Wiwa... Ou encore Gisela Mota, maire de Temixco dans l'Etat de Morelos (assassinée au lendemain de son entrée en fonction, à 33 ans)...

Ainsi le sont aujourd'hui les activistes de La Lucha et de Filimbi.
Ainsi le sont encore mes amis Mopoie et Bangazegino dont je dois encore garder les noms secrets pour les mettre à l'abri des sorciers, des services et des crapuleux qui les poursuivent d'une haine féroce, rageuse et personnelle... une haine croissant à proportion de leur résistance.
 

Eux tous et tant d'autres aussi, libres ou toujours retenus prisonniers, passeurs d'idées nouvelles, lanceurs d'alerte et résistants à l'arbitraire qui refusent d'être exploités, censurés, corrompus, abusés, désinformés, mystifiés ou manipulés.
Eux tous dont je ne puis pas citer les noms pour leur éviter d’être embastillés et jetés aux oubliettes à Makala... ou de perdre la vie d'une manière accidentelle et naturelle : empoisonnés par des champignons, croqués par des chiens d'attaque, foudroyés par Kake, noyés dans un kikoso ou dans des latrines... et d'être étiquetés à la morgue comme "corps de l'Etat" et d'être enterrés nuitamment et clandestinement dans une fosse commune du cimetière de Maluku,

Eux tous tiennent bon et changeront le monde
Alors  seulement  le peuple pourra RIIIR et faire la fête !

On va RIIIR ?
On cessera d'attendre, on agira !

Comment ça ?
En développant de nouveaux moyens de lutte et en systématisant les actions de résistance active mises en oeuvre par les nouveaux mouvements citoyens...

En collaborant avec toutes les forces sociales aspirant au changement mais en n'acceptant pas, pour autant, d'inféoder les mouvements citoyens aux formations politiques (se réclamant aussi bien de "l'opposition" que de "la majorité") qui se seraient compromises dans le partage d'un pouvoir sorcier et qui auraient, ce faisant, permis à ce système de se perpétuer... 

En provoquant l'effondrement de l'Etat sorcier par des actions de désobéissance civile (comme l'Abako le fit dans le temps, avec succès, pour déstabiliser le pouvoir illégitime des Noko) : boycott d'élections bidouillées ou boutiquées et de référendums constitutionnels illégitimes, refus d'adhérer à de prétendues initiatives politiques émanant du pouvoir sorcier et de ses "services" (tables rondes conférences-spectacles visant à distraire l'attention de la population et à se concilier les bonne grâces de quelques opposants-tapins disposés à boutiquer leur participation à l'événement, "dialogues politiques" prétendument inclusifs (et pourvoyeurs de "per diem") et autres banquets de prédateurs dont le peuple est systématiquement exclu ou encore gouvernements dits "de large consensus", d'union ou de cohésion nationale), organisation de  journées "ville morte" entraînant la fermeture des entreprises, des commerces et des services (ces journées n'ayant cependant aucun impact sur la vie les campagnes et pouvant avoir pour effet pervers, en milieu urbain, de sanctionner les couches les plus précarisées de la population, celles qui sont constituées de personnes et de familles qui vivent au jour le jour et au taux du jour), mise en oeuvre de différentes actions collectives et de longue durée telles qu'une "grève des taxes, péages et contributions" réclamées par l'Etat sorcier pour des services qu'il ne rend pas ou qu'il rend de façon incomplète et insatisfaisante (en matière d'éducation, de santé, d'appui aux petits producteurs agricoles, d'infrastructures routières ou autres)...

En utilisant systématiquement les smartphones pour recueillir des témoignes, capter des images et des sons (à collecter, à archiver et à rediffuser tous azimuts) permettent de mobiliser l'opinion publique tant nationale qu'internationale en dénonçant constamment et de façon instantanée, preuves visuelles et sonores à l'appui, les innombrables atteintes aux droits de l'homme (arrestations arbitraires, tortures, enlèvements et liquidations, condamnations "en marge de la loi" prononcées par des juges aux ordres) et autres agissements crapuleux et actes de brigandage politique, diplomatique, électoral, policier, sécuritaire, militaire, judiciaire, social, culturel, économique et financier (actes de corruption, détournements de fonds publics, commissions occultes, marchés truqués, participations cachées, accords secrets et arrangements particuliers, etc) impliquant non seulement les "services"et les corps habillés en bleu et en kaki mais aussi la plupart des sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires ou territoriaux et de nombreux "honorables" qui prétendent impudemment représenter le peuple...

En recourant aux techniques modernes de communication et d'action, celles qu’utilisent les « djeuns », celles dont se servent les activistes des mouvements citoyens : ouvrir des sites et des blogs, développer de nouvelles applis pour smartphones, créer des réseaux et lancer des plateformes sécurisées de partage, d’alerte et de mobilisation (et, si nécessaire, créer des réseaux privés dans le darknet ou le "deep web" permettant d' obvier aux manoeuvres des "services" et d'échapper à leur surveillance, recourir au navigateur anonyme Tor, utiliser les logiciels applications et matériels Cryptocat, Wicker, Tails, Redphone, Hushmail voire Snapchat ou Playstation, etc; à toutes fins utiles cliquez sur : http://desc-wondo.org/fr/censure-comment-contourner-un-site-web-bloque-dans-un-etat-voyou-gaius-kowene/), diffuser des images, des SMS, des messages, des tweeds, des notes vocales et des appels à résister et à se lever...

En organisant et en multipliant des initiatives citoyennes indépendantes de l'Etat sorcier et du Tout-Puissant Marché (organisation d'événements et d'actions sociales, de solidarité et de convivialité visant à investir l'espace public ou à amener les habitants à se le réapproprier : festivals, marches et manifestations, travaux collectifs, associations de solidarité et d'assistance, écoles des devoirs, échanges, rencontres et sessions d'information et de sensibilisation... développement de l'utilisation de l'informatique au service de la population,  constitution de plateformes d'outils mutualisés, occupations collectives et valorisation de lieux publics laissés à l'abandon: places, rues etc) s'adressant à différents publics...

En n'hésitant pas à se servir de nouvelles armes, même les plus angwalimesques, les plus rocambolesques ou les plus extravagantes (en ce compris les "performances" insolentes à la Boimbo ou à la Mbrekete, les tags et graffiti espiègles ou revendicatifs, les free hugs et... 
- C'est inacceptable ! Ce n'est pas permis par le règlement ! C'est absolument illégal ! Cela affaiblit l'autorité de l'Etat ! s'indignent  les  généraux Gimana2 et Nyamakan  des corps habillés en bleu, le général Lwasenge (alias Seguin) de la Leni, les généraux Zeban et Petekam de la GSP, le colonel Djidjadja, commandant le bataillon PM du camp Kokolo...
- C'est répugnant ! C'est dégoûtant ! C'est porter atteinte au moral des troupes ! C'est inciter les membres des forces de l'ordre à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline ! abonde l'agent Nat, alias Eau Piiire
les selfies imposées aux corps habillés en bleu ou en kaki, le passage et la diffusion d'idées nouvelles à travers des productions artistiques, musicales, théâtrales ou littéraires innovantes, les chahuts au stade et les concerts de casserolles, de vuvuzelas ou de sifflets... et même l'explosion de pralines fourrées à la boule puante et le lancer de cacas Molotov) pour couvrir les sorciers, les "services" et les crapuleux d'opprobre et de ridicule et de susciter ainsi...
- La haine, Douchka ? 
- Meuunon, petite chérie, un RIIIR immense, ravageur et libératoire ! 
une insurrection pacifique, un soulèvement-rire irrépressible tout à fait légitime, fruit d'une résistance citoyenne active !

On rira le dernier !

---------------------

[7] Dans la série 7 "Glossaire comparatif illustré", à propos des "philosophes", cliquez sur : 
http://ssc-07.blogspot.be/2015/01/les-dealers-et-les-resistants.html





Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire